La journée de mobilisation « Bloquons tout » se termine par 675 arrestations en France, dont 280 dans la capitale, Paris.
Le préfet de police de Paris, Laurent Nuñez a fait part de 280 interpellations dans l’agglomération parisienne. À l’échelle nationale, il y a eu 675 interpellations, 549 gardes à vue, dont 183 à Paris, et 34 membres des forces de l’ordre blessés – 19 policiers nationaux, 14 de la préfecture de police de Paris et un gendarme –, selon des chiffres du ministère de l’intérieur communiqués à 8 h 20 de ce jeudi 11 septembre.
Près de 80 000 forces de l’ordre étaient mobilisées mercredi partout en France, dont 6 000 policiers et gendarmes dans la capitale. Le bilan consolidé fait état de 850 actions dont 596 rassemblements et 253 blocages réunissant 197 000 participants.
La CGT a pour sa part évoqué 250 000 personnes pour 200 rassemblements et manifestations.
À l’aube, une centaine de jeunes militants de la mouvance autonome avait bloqué un dépôt de bus dans le XVIIIe arrondissement de Paris, avant l’intervention des forces de l’ordre. Ils sont ensuite descendus sur le périphérique au niveau de la porte de Clignancourt, bloquant la circulation avant de s’en aller. Des actions similaires ont eu lieu tout au long de la matinée, principalement au nord de la capitale.
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Le ministre de l’Intérieur démissionnaire, Bruno Retailleau, leur avait transmis des consignes de grande fermeté : « On ne tolérera aucun blocage, aucune violence ».
Les revendications des manifestants : une soif de démocratie et de justice sociale
Les manifestants ont expliqué leur mobilisation par une soif de démocratie, un rejet de la politique d'austérité et des inégalités sociales, et un appel à une politique plus juste et solidaire.
Un participant a déclaré qu’il était là « pour redonner de la vitalité à la société » et pour « développer des solidarités à l’international ».
« Il n'y a pas qu'eux ici, en France, qui a des problèmes. La bourgeoisie a un agenda de fer et il faut qu'on le démente », a-t-il indiqué.
Un autre a protesté contre l'action du gouvernement.
Selon lui, les autorités françaises « s'entêtent dans une politique d'austérité et d'augmentation des inégalités sociales ». « Je suis pour cette manifestation, qui vise à faire tomber le gouvernement Emmanuel Macron et à faire une politique différente qui soit une politique de redistribution, une politique écologique, sociale et de démocratie, ce qui est clairement une impasse aujourd'hui en France », a-t-il déclaré.
« Les gens n'en peuvent plus », a lancé un autre manifestant. Il a fait remarquer que le gouvernement avait peut-être besoin d'« encore plus de gens qui crèvent la dalle » pour prendre conscience du problème. « Ce sont des manifestations pacifiques qui ont lieu un peu partout dans le pays pour dire : « Stop, maintenant, remettez un peu de justice sociale dans ce pays qui en a bien besoin », a-t-il conclu.
❗️ 🇫🇷 Des affrontements éclatent entre la police et les lycéens, lors du blocus du lycée Hélène-Boucher à Paris, dans le cadre de la journée d’action “Bloquons tout” de ce 10 septembre 2025#10septembre #BloquonsTout pic.twitter.com/T2e2ZGJ95J
— Press TV Français (@fr_presstv) September 10, 2025
Le silence de Macron face aux manifestations
Malgré l’intensité des manifestations et des affrontements, Emmanuel Macron est resté silencieux toute la journée. Les cortèges ont réclamé sa démission, mais aucune déclaration n’a été faite de la part du président. Cette absence de réaction a renforcé l’idée que le gouvernement fait la sourde oreille aux préoccupations des citoyens.